N°3 – Mustapha – L’art de l’esquive dans l’art de la boxe

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Je tenais avec beaucoup d’égard envers mes compagnons sur le chemin du Dragon ainsi qu’envers les chercheurs véridiques, a tenter un rapprochement singulier, puisque l’esprit insaisissable de O’sensei me l’autoriserait sûrement … un rapprochement entre l’aikido et la boxe anglaise que j’affectionne…

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La voie doit être sûrement unique et unifiante…il n’y a aucun doute sur ce point…avec un cœur sincère on ne s’en écartera jamais…les gardiens des hommes déterminés veillent à cela…à commencer par O’sensei ainsi que tout ceux qui lui restent fidèles depuis son émergence dans notre monde.

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L’art de la boxe lorsqu’elle est pratiquée dans le respect et la recherche pure, ne peut aboutir qu’à la non violence… On doit approfondir deux aspects en s’entraînant : l’art de l’esquive et l’art de la frappe…

La problématique du boxeur réfléchissant son art – et j’en viens a mon rapprochement avec celle des Aïkidoka – est la suivante : que doit on privilégier : la frappe ou l’esquive ?

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Un boxeur expérimenté répondra inévitablement l’esquive, qui devient pour lui une priorité[1]…car dans ses nombreux combats il fera inéluctablement l’expérience de ses faux appuis, de ses déplacements imprécis, d’une coordination imparfaite entre le haut et le bas du corps…et s’il veut rester intègre il ne lui restera plus qu’à embrasser la seule attitude efficace; faire le tour de lui-même…tant physiquement que mentalement (concentration).

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L’idée d’exceller dans l’art de l’esquive va inévitablement le conduire à remettre en question sa focalisation sur le coup de poing avec lequel il cherche à faire mal à l’adversaire…

Développer l’art de la frappe est valable au début ; mais n’a plus de sens si on s’investit corps et âme dans l’objectif de développer l’art de l’esquive.

Nos coups toucheront au lieu de cogner parce que notre esquive deviendra instinctive et parfaitement réalisée en communiquant et en enveloppant notre adversaire par une volonté unique…celle privilégiant l’esquive.

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il est indispensable que l’on en vienne à partager notre état d’esprit avec notre partenaire pour que notre technique soit juste. Il est impossible d’éviter la violence si l’on refuse de partager la non-violence…

Au final on n’est plus des adversaires, mais des pauvres en humanité qui croisent les gants pour pouvoir un jour se libérer d’un moi ennemi…

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[Ndlr] Il y a tout de même une remarque à faire à propos de la problématique du boxeur à choisir entre une focalisation sur l’esquive ou la frappe. Certes cela est vrai pour les arts de combat où il y a désignation d’un vainqueur par domination, mais pour l’Aïkido ce choix doit être dépassé, parce que d’une part il n’y a pas de compétition (de recherche à évaluer sa toute puissance) d’autre part parce que ces deux moyens doivent être tenus et maîtrisés à égalité par le pratiquant lors d’une action visant à préserver son intégrité.

A propos de la compétition, voilà ce que répondit un jour O’Sensei à Takashi Nonaka :

« Puis je lui demandais s’il croyait aux tournois (shiai). L’air découragé, 0-Sensei répondit, « Non, définitivement non. La personne qui gagne est contente, mais il y a toujours un perdant. Il ne peut y avoir qu’un vainqueur. La personne qui perd n’est  pas heureuse. Le perdant va s’entraîner dur pour arriver à battre le vainqueur. Si quelqu’un essaie de vous battre, il s’agit d’un ennemi – un ennemi amical, mais quelqu’un qui est quand même en train d’essayer de vous battre. Pourquoi ne pas essayer de vaincre la personne ultime ? Vous-même. »« 

L’attaque et l’esquive doivent être deux possibilités disponibles immédiatement suivant ce que la situation requière. En fait le pratiquant doit se fixer comme perspective d’atteindre l’état de Nen (Clairvoyance) qui permet de saisir en son cœur ce qui doit être fait avant même que l’attaque ne soit déclenchée. A propos de cet état voilà ce que relate Mitsugui Saotome Sensei :

« Leur voyage [en Mongolie d’O’Sensei avec Maître Degushi] fut ponctué de nombreuses rencontres hasardeuses avec des bandits armés et des soldats réguliers. A cette époque, 0-Sensei avait atteint un tel niveau de conscience spirituelle que lorsque les tirs fusaient, il pouvait percevoir les balles sous formes de petits points de lumière qui précédaient les vraies balles. 0-Sensei décrivait cette expérience en ces termes : « Avant même que l’adversaire appuie sur la détente, son intention de tuer se transformait en une balle de lumière spirituelle qui volait jusqu’à moi. Si je parvenais à éviter cette balle de lumière, aucune balle de métal ne pourrait m’atteindre. » »

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