N°12 – Philippe – Petite mise en perspective de l’Astrologie Chinoise (II)

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La tradition Extrême-Orientale qualifie le temps à partir des positions des constellations, de certaines étoiles et des luminaires. De même elle établit une relation d’analogie rigoureuse entre les rythmes biologiques des êtres et ces rythmes astraux. Le calendrier chinois se construit en prenant comme repère la constellation du Boisseau (La Grande Ourse), ainsi que des quatre étoiles associées aux quatre saisons. Pour cette raison, il doit être considéré comme valable et applicable aux sciences de cette tradition qu’à partir du moment où ces repères sont observables à l’oeil nu, c’est-à-dire dans une bande qui se situerait d’après Jacques-André Lavier entre le 31ème parallèle nord et le 59ème. Il semble donc qu’il ne faille appliquer la lecture d’un thème astral, qu’aux personnes nées dans cette bande. Cependant, les principes de la manifestation individuels en dehors de la rythmologie propre à cette bande terrestre, restent universels. Aussi ce que nous restitue la science astrologique chinoise est un précieux savoir.

Des trois natures humaines

La plupart des doctrines de l’Unité définissent des grandes catégories de nature humaine relativement à l’organisation sociale et à la représentation symbolique qui est donnée à cette dernière. Le corps social est toujours envisagé comme une unité vivante, structuré à l’image de l’organisme humain. En Extrême-orient, la structuration verticale (Hiérarchie spirituelle) sera renvoyée aux Trois Puissances Tien-Ti-Jen, Ciel-Sol-Homme. La structuration horizontale (Hiérarchie individuelle) sera renvoyée aux doctrines des cinq éléments et des six énergies synthétisées dans la doctrine du cycle sexagésimale. Celle-ci est mise en équation dans la science du Zi Wei Do Shu, que l’on appelle communément l’Astrologie Chinoise.

Dans cette science théorique, les Trois Puissances sont déclinées à travers la distinction de trois natures humaines, à savoir, la nature Impériale, la nature Martiale, la nature Civile. Comme je l’ai déjà évoqué dans le précédent article, l’être est envisagé en fonction de 12 modalités, dont la plus centrale est désignée par l’Idéogramme Ming que l’on peut traduire par Personnalité ou Devenir. Sur le thème astral, les 12 modalités correspondent aux 12 palais, qui sont les cases périphériques du thème recevant les 111 Indicateurs astraux. Rappelons que ces indicateurs sont des symboles aux significations principielles conférant à chacune des modalités des caractéristiques particulières. Parmi les 111 indicateurs, 14 sont prépondérants. Ils sont catalogués suivant trois groupes, correspondant aux trois catégories que nous venons de donner : Impériale, Martiale, Civile. Ainsi en observant quel(s) Indicateur(s) prépondérant(s) reçoit le palais Ming (Personnalité) on peut en déduire qu’elle est la nature de l’individu au regard des Trois Puissances.

Mais avant de poursuivre intéressons-nous quelque peu sur l’idéogramme Ming pour mieux cerner comment la tradition taoïste symbolise l’individu :

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Il est composé de trois radicaux : En haut la charpente de l’Univers, en bas à gauche une bouche et en bas à droite un sceau.

L’idéogramme est glosé de cette façon : “Signifie le décret [le sceau] par lequel le Ciel [la charpente] appelle [la bouche] l’homme à l’existence et lui fixe son destin.

Cela nous permet de comprendre que tous les indicateurs astraux contenus dans le Palais Ming seront en rapport avec la plus haute raison d’être de l’individu considéré. On peut dire aussi qu’ils correspondent à ce qui est la cause (ce qui le met en mouvement) de sa manifestation en même temps qu’ils en sont la fin (ce à quoi l’individu va s’identifier parfaitement). On peut dire aussi que les indicateurs symboliques de ce palais sont ce par quoi l’être est une participation de la Vertu du Tao.

Détaillons maintenant les trois types d’individualités.

L’individu de type Civil est un être tourné vers la réflexion et la méditation. Il préfère la réflexion à l’action. L’individu de type Martial est tourné vers l’action, le combat et l’entreprise. Il préfère l’action à la réflexion. Enfin l’individu de type Impérial est un individu qui combine les deux natures. Il est en quelque sorte un Moine-Guerrier (le détachement du moine, l’engagement du Guerrier).

Dans la perspective de la transformation spirituelle, connaître sa nature permet de choisir au mieux la voie avec laquelle on est en affinité. L’individu se tourne, de toute façon, naturellement vers celle qui lui convient le mieux. Il y a très peu de chance qu’un être de nature civil emprunte une voie purement guerrière. Il choisira certainement une voie de méditation ou une voie intellectuelle. De la même façon, l’être de nature martial sera rebuté par les voies où l’action n’est pas prépondérante. Enfin, la personne de nature impériale se tournera naturellement vers une voie qui est à la fois méditative et martiale, impliquant donc à la fois l’action et la méditation, ou pour le dire autrement celle qui développe la méditation-active et l’action méditative.

Évidemment au sein de chaque groupe, les individus ne sont pas tous dotés de la même puissance d’être, ni des mêmes vertus expressives. Ceci est parfaitement identifié dans la science astrologique chinoise. La puissance d’être sera caractérisée par un indicateur à cinq degrés, tandis que les vertus expressives sont déterminées par le nom du ou des astres du palais Ming.

Noms des 14 indicateurs astraux prépondérants

Groupe Impérial :

Roi des Astres, Palais Céleste, Danse

Groupe Martial :

Général, Sept Epées, Démolisseur, Vierge, Aphrodite

Groupe Civil :

Moteur du Ciel, Porte Géante, Soleil, Lune, Serviteur, Honnête

En plus des noms qui fixent la fonction des indicateurs astraux, chacun d’eux est envisagé par rapport à ses qualités intrinsèques qui lui donne une potentialité d’expression qui sera actualisée ou non suivant de sa position dans la structure individuelle incarnée par les douze palais. Un indicateur céleste est donc :

  • Yin ou Yang,
  • L’un des cinq éléments,
  • Doté d’une puissance (suivant la position dans les 12 Palais) que l’on comparera à un éclat qui sera néfaste quand il est dit “éteint” et de plus en plus favorable au fur et à mesure qu’il devient étincelant. Notons cependant que les indicateurs Impériaux ne peuvent pas être éteint. Un indicateur céleste peut donc être :
    • Éteint
    • Neutre
    • Allumé
    • Brillant
    • Etincelant
  • Assisté par des indicateurs célestes attitrés.

Les assistants sont un point tout à fait intéressant à considérer, parce qu’en fait c’est par ceux-ci que les vertus d’un être passent pleinement de la Puissance à l’Acte. Sans ses assistants, un indicateur restera avec très peu d’effets dans le monde et correspond aux personnes remplies de qualités qui ne peuvent pas les exprimer, soit par empêchement extérieur soit par négligence intérieure.

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