N°14 – Jean Luc – La vie est un capital en constante gestation

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La voie s’inscrit dans les mouvements célestes, il n’y a rien qui pourrait s’en exclure. L’être humain est emporté malgré lui, mieux vaut alors s’insérer dedans, vouloir se soustraire à l’immanence du ciel est pure folie (!). Il convient mieux de demeurer dans ce berceau de vie rendue possible entre ciel et terre en étant conscient de la richesse de cette situation.

Chercher de la vitalité est une obsession chez l’homme, il en use et en abuse prématurément la plupart du temps. Ceci tout simplement parce qu’il n’a pas (ou peu) de contrôle sur les effets de ses actions, de ses actes qu’il projette à l’extérieur de lui-même. Hors, lorsqu’il s’agit du Dao du ciel, il est question de quelque chose d’inépuisable, de constant qui n’a de cesse de nourrir la vie, dans une gestation permanente aussi longtemps que ciel et terre perdureront.

La vie est un capital précieux et ce capital est en gestation constante en nous-même. C’est comme vivre une maternité tout au long de sa vie avec toute la bienveillance que cela nécessite. Respecter cette vie intérieure, c’est respecter la nature qui nous relie au ciel.

La constance dont il est question, nécessite l’équilibre d’un organisme et cet équilibre s’appelle « Homéostasie ». Ce principe physiologique garantit la « paix intérieure », une harmonie indispensable pour engendrer et pérenniser la vie en nous. Par la stabilité, la constance, le maintien, la conservation, la mise en réserve de l’énergie de l’organisme, ce processus interne de régénération s’opère particulièrement lors des périodes de calme émotionnel et de repos en phase avec une atmosphère « automnale » de fin d’après-midi.. C’est en développant la capacité de se maintenir dans le calme que l’on parvient à « demeurer à l’aise en attendant la destinée ! ».

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Néanmoins, quand nos comportements nous éloignent de la stabilité, des équilibres peuvent se rompre et nos comportements déviants être responsables de perturbations sur ce système d’équilibre naturel. Voilà pourquoi, quelques attentions sont nécessaires.

La première des attentions se porte sur notre parole dont la langue est l’animatrice et le miroir de notre cœur. Contenir sa langue, la tourner dix fois dans sa bouche avant de parler, afin de ne pas laisser s’échapper des paroles malheureuses, contre nature, blessantes qui peuvent porter atteinte à la vie quel qu’elle soit…

La deuxième des attentions est le souhait d’embrasser l’existence, de l’envelopper de façon maternelle, comme une mère qui porte son enfant : « Envelopper avec bienveillance afin de contenir l’intégralité les souffles vitaux en gestation ». Cette vision qui dépasse le cadre corporel, s’ancre tout de même dans le corps. Elle est le préalable à l’élaboration du laboratoire intérieur de l’alchimie taoïste où le corps sert de réceptacle, d’enveloppe aux processus de conception et de gestation de l’embryon de longue vie.

Sans faiblir, ces attentions doivent nous accompagner tout au long de notre vie, dès lors des prises de conscience successives nous feront reconnaitre la vie comme un trésor précieux à chérir pas seulement individuellement, mais collectivement au sens écologique du terme, car que pourrions-nous préserver dans un espace irrespirable pour tous?

Jean-Luc Saby

Daoshi – Enseignant en Arts Classiques et Chevaleresques Chinois

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