Le Roi Dragon N°11 – Le Sens de la Vie (II)

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Le sens de la vie (II)

Le père et sa fille reprennent leur conversation laissée en suspend l’été dernier.

  • J’ai des questions qui me trottent dans la tête depuis un bon moment et je ne sais pas comment trouver de réponses convenables. Comme nous avions parlé de ces choses l’année dernière, parlons en encore. Voilà mes questions. Pourquoi ne naissons-nous pas tout de suite unis au Tao ? Pourquoi devons-nous souffrir pour cheminer vers le bien ? S‘il y a un Dieu Bon pourquoi alors toutes ses horreurs dans le monde ?
  • Je vais commencer par ta dernière interrogation. Tout d’abord pour parler de spiritualité il n’y a nullement besoin d’évoquer Dieu.
  • Là tu me surprends. La spiritualité c’est pourtant bien le fait de croire en Dieu ?
  • Eh bien je vais effectivement te surprendre. Parce que contrairement à ce que l’on dit partout, la spiritualité, ou disons la réalisation des états spirituels, consiste précisément à sortir de la croyance, à passer d’un état où l’on croit en une conception supposée de l’existence (ce qui est le lot de tout être pratiquant ou non une religion), à un état qui nous fait participer en conscience et en vie, dirais-je, à une réalité plus ou moins universelle. C’est le degré d’Union au Tao auquel on accède qui confère le degré d’universalité.
  • Et Dieu dans tout ça ?
  • Tu vois dans ce que je viens de te répondre je n’ai nullement eu besoin d’évoquer Dieu. J’ai parlé du Tao. J’aurais pu parler du Principe Suprême. Une doctrine de l’Unité, comme le Taoïsme, conçoit un Principe Suprême qui est bien au-delà d’une Entité Créatrice. Il est ce par quoi tout existe sans qu’il intervienne en tant qu’être distinct dans le processus de création des êtres incorporés. Le chapitre 37 du Tao-Te-King dit :

Le Principe est toujours non-agissant (n’agit pas activement) et cependant tout est fait par lui (par participation inapparente).

Voici aussi un commentaire important du Tao-Te-King fait par Tchoang-Tzeu :

Mais, qui est l’agent de cet état de choses, le moteur du grand Tout ? Tout se passe comme s’il y avait un vrai gouverneur, mais dont la personnalité ne peut être constatée. L’hypothèse expliquant les phénomènes, est acceptable, à condition qu’on ne fasse pas, de ce gouverneur universel, un être matériel distinct. Il est une tendance sans forme palpable, la norme inhérente à l’univers, sa formule évolutive immanente. Les normes de toute sorte, comme celle qui fait un corps de plusieurs organes, une famille de plusieurs personnes, un état de nombreux sujets, sont autant de participations du recteur universel ainsi entendu. Ces participations ne l’augmentent ni ne le diminuent, car elles sont communiquées par lui, non détachées de lui. Prolongement de la norme universelle, la norme de tel être, qui est son être, ne cesse pas d’être quand il finit. Elle fut avant lui, elle est après lui, inaltérable, indestructible.

En outre le premier verset du Tao-Te-King commence par cette injonction. “Dès que l’on réalise l’opération de nommage du Principe Suprême (Tao), ce n’est pas du Tao Absolu dont on parle.” Ceci revient à dire que nommer quelque chose opère une distanciation entre celui qui nomme et la chose désignée. Or le Tao est ce qui est absolument illimité, La Totalité Universelle, il ne peut donc rien avoir d’extérieur à Lui. Il ne peut pas y avoir de point de vue hors de Lui. C’est pour cela que le Principe Suprême n’est pas une entité distincte, discernable. Ce ne sont que les êtres se manifestant de façon transitoire, en un lieu et un temps délimités, qui ont un intérieur et un extérieur, qui en viennent à imaginer qu’ils sont gouvernés de leur extérieur et que cette gouvernance est au-dessus ou au-delà d’eux. Dans le Taoisme les lois gouvernantes de l’existence sont désignées par le couple de mots Tien-Ti, c’est-à-dire Céleste-Terrestre. Certes ces deux aspects ne remplissent pas les mêmes fonctions, puisque le Céleste transforme et le Terrestre porte, mais les êtres dépendent de ces deux principes, que l’on peut considérer comme au-dessus et en dessous de lui, par rapport à un premier point de vue ou comme extérieur et intérieur par rapport à un deuxième point de vue. Le Nei-Tching-Sou-Wen dit :

« La vie physique de l’homme vient du Sol et sa vie mentale du Ciel, l’Union du Ciel et du Sol forme son énergie. »

Tu vois dans ce mode de représentation de l’existence, on sort complètement des concepts moralisant et moralisateur, du bien et du mal. Les êtres entrent dans la scène du monde en leur temps accomplissant leur destinée du mieux qu’ils peuvent. Le mieux étant d’agir en respectant à la perfection le mouvement naturel dont on hérite par prolongement de la norme universelle comme le disait tout à l’heure Tchoang-Tzeu. Il fait aussi ce commentaire :

Le Principe est immuable, n’ayant pas eu de commencement, ne devant pas avoir de fin. Les êtres sont changeants, naissent et meurent, sans permanence stable. Du non-être ils passent à l’être, sans repos sous aucune forme, au cours des années et des temps. Commencements et fins, croissances et décadences, se suivent. C’est tout ce que nous pouvons constater, en fait de règle, de loi, régissant les êtres. Leur vie passe sur la scène du monde, comme passe devant les yeux un cheval emporté. Pas un moment, sans changements, sans vicissitudes. Et vous demandez, que faire ? que ne pas faire ?.. Suivez le cours des transformations, agissez d’après les circonstances du moment, c’est tout ce qu’il y a à faire.

  • Il n’y a donc aucune volonté divine qui nous dirigent, faisant souffrir les uns et épargnant les autres ?
  • Je n’ai pas dit cela. Mais il faut faire très attention à la façon dont on conçoit la Volonté Universelle. Quant on imagine la Volonté Divine généralement on imagine une entité qui nous est extérieure nous regardant et découvrant une situation qui lui échapperait ou nécessitant qu’il intervienne pour corriger une situation. On imagine aussi parfois que certains êtres agiraient hors de sa volonté, l’obligeant là aussi à réagir. Il y a une grande méprise dans cette représentation, puisque l’on considère alors qu’il y aurait des volontés individuelles qui échapperaient à ce qui est illimité et absolu, ce qui est une contradiction. Un Principe Suprême à qui des êtres seraient distincts ne serait pas Suprême. Une Volonté Universelle en dehors de laquelle des volontés individuelles se manifesteraient indépendamment ne pourrait pas être qualifiée d’Universelle. Un Principe qui réagirait au fil du temps, suivant des lieux et des situations particulières ne serait pas le Principe qui totalise tous les temps, tous les lieux, tous les êtres.
  • Il y a une Volonté Divine ou pas ?
  • Il y a une Volonté Une qui Existentialise la Totalité Universelle une fois pour toutes, tous les temps, tous les lieux, tous les êtres. Elle n’agit pas au cas par cas, elle n’agit pas au fil du temps. Elle agit la Totalité Universelle.
  • Je comprends la subtilité. Mais le Bien et le Mal ?
  • Si tu conçois que l’indéfinité des êtres, de tous les temps, de tous les lieux forment une unité, dont l’indéfinité des mouvements particuliers est maintenue en cohésion par l’immutabilité de cette unité existentielle, alors l’indéfinité des destinées est Ce qui doit être, ni plus ni moins. Il n’y a aucun mérite, aucune récompense. Les vies individuelles effectuent leur devenir, parce qu’elles ne sont que le prolongement de la Vertu Universelle. Le bien est alors lorsque l’on se conforme à son “mouvement d’évolution naturelle” et que l’on est installée dans l’état de “simplicité naturelle”, puisqu’alors on agit en en conformité avec l’agissement qui nous est intrinsèque et résultant du “prolongement de la vertu universelle” auquel on participe. Cet agissement n’est d’ailleurs pas nécessairement une partie de plaisir. C’est même parfois d’une pénibilité incommensurable. Même pour l’être réalisé, ses efforts sont considérables. Il subit aussi des échecs parce que ce sont les meilleurs enseignements. Mais le Fondateur de l’Aïkido dirait que lorsque l’on se conforme à sa mission désignée, alors survient un grand contentement.

Ce qu’il faut, c’est accomplir son devoir. Lorsque le devoir est devenu un dieu, c’est le bonheur. (“Takemusu Aïki”, page86, Vol. III, Editions du Cénacles)

  • On peut donc ne pas suivre son mouvement naturel et s’opposer alors à la, .. comment tu dis, à la vertu universelle ?
  • En fait on ne peut pas échapper à la nature de la destinée qui correspond à notre mouvement existentiel propre résultant de la cohésion universelle. On pense agir contre, mais on ne fait que s’opposer vainement à des forces inaccessibles aux forces individuelles. Comment pourrions-nous, par exemple pour prendre une image dans le monde matériel, nous opposer individuellement, sans recours extérieurs, au mouvement de la giration terrestre ? On souffre donc lorsque l’on tente d’être autre que ce que l’on est intrinsèquement. Et on pense alors que les autres incarnent le mal, puisqu’ils nous empêchent d’être ce que l’on pense pouvoir être.
  • Alors pourquoi ce que l’on souhaite ne s’accorde pas à ce que l’on est intrinsèquement ?
  • C’est là la liberté offerte à l’homme que de disposer de la faculté de réflexion. On peut se faire l’objet de soi-même. C’est là une extraordinaire faculté, puisque l’on est alors doté de la faculté de concevoir des possibles pour notre individualité et d’essayer de les réaliser. On dispose aussi de la faculté de réinvestir les expériences passées pour en tirer des enseignements. Il y a aussi la faculté d’empathie qui permet de s’identifier à autrui pour, de la même façon, en retirer des enseignements. Bien évidemment si l’on dispose d’un libre arbitre, comme on est immergé dans un monde où tout est plus ou moins interdépendant, les possibles que l’on a imaginé parfois, sont en réalité des impossibilités. Finalement, au cours de notre vie on découvre quelles sont nos potentialités et comment elles peuvent être exploitées. Et lorsque l’on a cessé de lutter contre notre mouvement d’évolution naturelle, alors on est en paix avec soi-même, on est en paix avec le monde tel qu’il est. On est alors disponible pour accomplir véritablement notre mission désignée.
  • En paix avec les guerres et les terreurs qui détruisent le monde ?
  • Je ne pense pas que le monde puisse être détruit par les hommes, parce que l’être participe d’une conscience d’être universelle dont l’intégrité ne peut être atteinte par les agissements humains. Dans les cycles d’humanité, il y a des périodes printanières, comme il y a des périodes hivernales. Aujourd’hui on voit bien que nous sommes dans l’hiver. Evidemment, il y a de quoi être révolté par les guerres, par les destructions, par les tyrannies, par les malheurs qui nous frappent, parfois au plus profond de nous-mêmes, lors de cette saison. Mais ainsi va le monde. Il y a des alternances. Si l’on regarde ce que dit la tradition extrême-orientale sur les périodes hivernales (dans la doctrine des six énergies Liou Tch’i notamment), c’est le temps des activités intérieures. On devrait tous se tourner vers une profonde introspection. Ce n’est pas le temps de l’activité extérieure. Tout se prépare dans le non-manifeste. Tout paraît mort extérieurement, pourtant le printemps va survenir et des bourgeons vont surgir.
  • Je voudrais revenir à ce que tu disais tout à l’heure à propos de notre mouvement naturel. Pourquoi ne naissons nous pas tout de suite en ayant en conscience de ce qu’il est ?
  • Si l’on regarde le cycle de vie d’un être, on pourrait dire qu’il fait une boucle, en tout cas devrait-il l’être. Une belle boucle, avec le point final se superposant au point initial. Dans la plupart des doctrines de l’Unité, il est question, pour les hauts états spirituels de redevenir comme un enfant. C’est le thème de la simplicité naturelle dans le Taoïsme par exemple. Cela signifie que l’enfant idéalement naît et suit son mouvement naturel, bien que pour l’immense majorité des hommes cela ne soit pas en conscience (certains êtres, cependant, entrent dans la scène du monde avec un degré de conscience déjà fortement développé). Après cet état consécutif à la naissance, l’être peut vivre deux phases. L’une où il entre dans la conscience distinctive, l’autre où il fusionne cette conscience avec la Conscience Universelle. Bien sûr peu d’êtres accèdent à cette dernière phase.
  • Mais pourquoi ça ? Pourquoi, doit-on traverser ces différentes phases ? Pourquoi ne pas entrer tout de suite dans la dernière ?
  • Voilà comment je peux essayer de t’expliquer cela. Bien sûr c’est mon explication. Il faudra que tu construises ta propre explication. C’est infiniment préférable.La Conscience d’être Universelle, dont celle de l’homme est une image, se réfléchit nécessairement. Elle se fait donc l’Objet d’Elle-même. Cet Objet de considération, à cet instant pourrions nous dire, est la Néscience Absolue. Pourtant, cet Objet est l’Être. Il y a une identité absolue entre cet Être Objectivé et cette Conscience d’Être Une. L’Objet réintègre donc l’Immutabilité, l’Unité.Ce développement, ce processus, correspond très exactement à la phrase biblique “Je Suis Celui qui Suis”. Ce va-et-vient entre Sujet et Objet, cette Respiration existentielle Universelle, peut être vu comme le parcours que doit réaliser l’être. Partir de la Néscience, pour aller à la Conscience Universelle en passant par la conscience distinctive. C’est un processus inhérent à la vie. Pour ma part je pense que la plus haute finalité de la vie individuelle consiste à réaliser l’identité entre l’Objet et le Sujet.
  • Mais une fois que l’on sait cela, on devrait immédiatement devenir le Sujet ?
  • Je n’ai pas dit qu’il fallait le savoir, mais qu’il fallait le réaliser. Le réaliser existentiellement, expérimentalement.
  • Comment ?
  • Par les Voies de Réalisation Spirituelle.
  • C’est quoi une Voie de réalisation spirituelle ?
  • C’est une science existentielle qui dispose du savoir-faire et des constituantes psychiques nécessaires pour faire du corps de l’homme une image du Corps Universel, pour lier l’âme de l’homme à l’Âme Universelle, de manière à ce que sa conscience se fonde dans la Conscience Universelle.
  • Ne peut-on pas se réaliser spirituellement en dehors des voies ?
  • Je ne sais pas. En tout cas je ne vois pas comment je pourrais intégrer le Ki Universel, sans disposer des liens qui permettent de s’y lier. Il y a une opération d’ordre psychique à réaliser lors d’une phase particulière du processus de réalisation spirituelle. Si l’on ne dispose pas du moyen de se mettre en relation avec l’ensemble des composantes psychiques du Ki Universel et de réaliser les opérations adéquates pour lier nos propres composantes psychiques à ces composantes-là, alors il est impossible de commencer le processus d’Union à la Totalité Universelle. Je ne connais pas d’autres institutions que les Voies qui soient dépositaires des liens vers le Ki Universels et du savoir-faire pour s’y lier.
  • C’est quoi ces composantes psychiques ?
  • Nous en reparlerons une autre fois. C’est un sujet trop vaste  pour l’aborder maintenant.
  • Mais alors pourquoi l’homme meurt et disparaît physiquement même après avoir réalisé les états spirituels ?
  • Comme je te l’ai dit tout à l’heure, le début du processus spirituel conduit à ne faire qu’un avec son mouvement d’évolution naturelle. Le mouvement d’évolution naturelle est ce que le Fondateur de l’Aïkido désigne par la “Mission désignée”. L’être incarné, lorsqu’il accède aux états transcendants, remplit alors une Fonction qui devient une fonction d’un ordre universel. Par l’intermédiaire des “agissements merveilleux” de cet être, les autres hommes prennent conscience de la réalité d’un domaine supra-physique, supra-individuels, supra-temporel. Cet être corporel, par ses facultés transcendantes, donne « goût » aux autres êtres de cheminer vers les mêmes états. Généralement, un tel être de son vivant instaure ou adapte une ou plusieurs institutions de réalisation spirituelle pour qu’elles soient en accord avec la manière d’être inhérente à son époque. Lorsque sa mission est achevée son enveloppe corporelle n’a plus d’importance, aussi peut-il passer en un autre état de participation à l’ordonnancement Universel.
  • Qu’est-ce que ça veut dire. Comment pourrait-il participer au monde alors qu’il le quitte ?
  • Ce qu’il faut comprendre, je crois, c’est qu’un être spirituellement réalisé est uni à la conscience universelle, aussi, il n’agit pour rien d’autre que pour accomplir sa mission auprès d’autres hommes. Sa fonction est entièrement détachée de toutes préoccupations personnelles, puisqu’elle est à destination de la cohésion d’un groupe d’homme plus ou moins important.
  • Il est complètement asservi alors. C’est un esclave ?
  • Il est passé d’un état de conscience entièrement prisonnier de son individualité, à une conscience et un mode de participation au monde embrassant des temps et des lieux considérablement plus vastes. Il y a un moment où il faut savoir abandonner une façon d’être restreinte, pour passer à une autre bien plus vaste. C’est comme le nourrisson. Il doit passer de l’état où il dépend entièrement de ses parents, à celui où il peut subvenir à ses besoins par lui-même. A un moment il doit cesser de téter. A un moment il doit cesser de sucer son pouce, abandonner son doudou. Lorsque l’on découvre la réalité du domaine transcendant, son importance propre s’amenuise considérablement. En fait c’est parce qu’ “on a réduit son mouvement particulier et son moi distinct à presque rien”, pour paraphraser Tchoang-Tzeu, que l’on perçoit le domaine transcendant.
  • On ne fait plus rien pour soi ?
  • Progressivement le soi devient bien plus grand que ce qui est perçu par les sens de la simple enveloppe corporelle. Ce n’est pas pour dire que l’enveloppe corporelle doit être détestée. Bien au contraire, elle est précieuse, puisqu’elle est celle qui a permis de changer d’état. Mais la conscience d’être n’est plus uniquement rattachée à cette enveloppe. Le soi devient une conscience plus universelle. L’énergie qui anime le corps change aussi. Elle devient bien plus chaude, bien plus puissante, bien plus aimante. La volonté individuelle a totalement disparu pour n’être plus qu’une expression particularisée de la Volonté Universelle. Son agir, n’est plus qu’un Agir Universel.
  • Il a perdu tout libre arbitre.
  • Il a gagné la contemplation directe de l’Agir Universel et le contentement d’être une part de cet Agir. Il est devenu totalement libre d’être totalement lui-même. Il accomplit à la Perfection la raison d’être de sa manifestation ici et maintenant. Il vogue déjà là où l’on peut …

saisir les fils du devenir, avant l’être, alors qu’ils sont encore tendus sur le métier à tisser cosmique, voilà la joie céleste, qui se ressent, mais ne peut s’exprimer. Elle consiste, comme l’a chanté Maître Yen, à entendre ce qui n’a pas encore de son, à voir ce qui n’a pas encore de forme, ce qui remplit le ciel et la terre, ce qui embrasse l’espace, le Principe, moteur de l’évolution cosmique. (Tchoang-Tzeu)

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